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Démission de quatre membres de la commission de dialogue du président

Évans Paul, Jean Rodolphe Joazile, Sainphor Liné Balthazard et Josué Pierre-Louis, respectivement coordonnateur, porte-parole, secrétaire rapporteur et membre de la commission de dialogue du président de la République ont remis mercredi leur démission. Selon eux, les dernières déclarations de Jovenel Moïse ont invalidé les travaux en cours de la commission.
« A la suite des déclarations du président de la République lors de la conférence de presse tenue le 15 octobre 2019, au Palais national, qui ont invalidé les travaux déjà engagés par le comité chargé de conduire les discussions pour une solution concertée de sortie de crise, nous, soussignés, avons le regret de vous informer que nous avons décidé de nous retirer dudit comité », lit-on dans une correspondance portant les signatures d'Evans Paul, Jean Rodolphe Joazile, Sainphor Liné Balthazard et Josué Pierre-Louis envoyée, le mercredi 16 octobre au secrétaire général de la présidence, Lyonel Valbrun.
Il ne reste en poste maintenant dans la commission qu'Émilie Jessy Solon Menos, porte-parole, Renald Lubérice et Jude Charles Faustin membres. Avec la démission de quatre membres sur sept, la commission est pratiquement dissoute.
Alors que le désormais ancien coordonnateur de la commission avait déclaré avec assurance dans les médias que le chef de l’État avait accepté de mettre son mandat sur la table du dialogue, Jovenel Moïse dans la conférence de presse mardi dernier a tout simplement désavoué Évans Paul. « Nous autres au sein de la commission, nous sommes clairs avec le président : tout va être sur la table », avait indiqué Évans Paul au Nouvelliste lundi comme pour donner la garantie que le mandat de Jovenel Moïse sera aussi sur la table du dialogue.
Moins de 24 heures après, le chef de l’Etat déclare que son mandat n’est pas négociable. « La Constitution est claire. La population m’a voté lors des dernières élections. La Constitution précise quand je dois quitter le pouvoir et comment le faire. Le pouvoir appartient au peuple et le peuple m’a donné le pouvoir à travers la Constitution.  Il y a des mécontentements, mon rôle c’est de parler avec la population qui est mon seul patron. À présent, je vais lui parler souvent… », a affirmé le président avant de déclarer : « Ce serait irresponsable de ma part si je devais aujourd’hui signer la lettre de ma démission et laisser le système se régénérer… »
« Le système se régénère uniquement dans la transition », a avancé Jovenel Moïse dans cette conférence de presse pour tacler tous ceux qui exigent son départ. « Si voye ale, rache manyòk, retire pye pa w pou m mete pye pa m te ka chanje sistèm nan, Ayiti pa t ap kote li ye jodi a », a-t-il lancé.
Avec ces déclarations, Jovenel Moïse a mis fin au travail de la commission de dialogue qu’il avait lui-même créée pour trouver une solution à la crise. Aujourd’hui, il n’existe donc aucun canal de dialogue entre le chef de l’État et les secteurs qui exigent sa démission.
Parallèlement, les deux autres commissions créées par l’opposition et les secteurs clés de la société pour trouver une solution sont toujours au travail.
Il y a la «Passerelle» qui est le résultat d’une entente entre 107 organisations. Elle se donne pour tâche de faciliter le départ ordonné de Jovenel Moïse et de permettre la formation d’un gouvernement de sauvetage national qui prendra en considération les revendications de la population. Cette structure est composée des personnalités suivantes : Castel Germeil, coordonnateur ; le Dr Sofia Loréus, coordonnatrice adjointe ; le professeur Lemète Zéphyr, porte-parole ; Carole Demesmin, porte-parole adjointe et le Dr Charles Manigat, Sabine Manigat, Bernard Craan membres.
Dans un communiqué publié lundi, les membres de la «Passerelle» ont annoncé des rencontres avec les secteurs de la société civile et des structures politiques en vue de trouver une solution à la crise politique dans le cadre d’un accord politique qui permettra au président et aux parlementaires de démissionner.
Après les différentes rencontres, la «Passerelle» fera une synthèse des informations collectées afin de préparer une proposition d’accord politique sur la base d’une entente entre les divers secteurs.
La commission de passation des pouvoirs de l’Alternative consensuelle a, pendant le week-end écoulé, constitué son bureau formé de Me Gervais Charles, président ; Antoinette Duclair, vice-présidente ; le professeur Antoine Auguste, secrétaire général ; le père Frantz Grandois, secrétaire général adjoint, Hugues Célestin, porte-parole et les autres membres, à savoir Claire Lydie Parent, Gary Victor, Himmler Rébu et Michel Legros les conseillers.
Interrogé sur la durée du mandat de cette commission, Hugues Célestin a rappelé que la commission de passation des pouvoirs va planifier le départ « immédiat et ordonné de Jovenel Moïse ». Elle doit proposer en outre aux signataires de l’Alternative consensuelle une liste de trois juges de la Cour de cassation dont l’un d’entre eux sera désigné par les membres de l’Alternative président provisoire de la République. Ce dernier doit jouir d’une bonne réputation et n’avoir aucune appartenance politique.
Cette commission aura à conseiller les signataires de l’Alternative consensuelle sur le choix de la personnalité qui remplira la fonction de Premier ministre du gouvernement de transition. Ensuite, elle proposera à ce Premier ministre un ensemble de noms issus des différents secteurs de la société pour la formation du gouvernement de transition. Le mandat de cette commission prendra fin avec l’installation de l’Autorité nationale de transition qui sera nommée par le président provisoire.

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